Campagnes d’animations psychosociales à l’endroit des populations des zones transfrontalières
Appuyé par le PNUD et la COOPÉRATION SUISSE, le Centre Ubuntu a, en dates du 05 au 07 avril 2022, tenu des séances d’animations psychosociales basées sur le théâtre narratif dans le Projet « Appui à la relance des activités économiques des femmes et des hommes des zones transfrontalières » dans les communautés de Rugombo, Buganda; Gihanga, Gatumba, Kayanza, Kabarore, Matongo, Busiga, Mwumba et Nyamurenza identifiées comme plus affectées par le covid-19.
Les activités démarraient par un mot d’accueil d’une autorité locale déléguée par l’administration. Un total de 2923 personnes a bénéficié de ces accompagnements psychosociaux.
Deux objectifs étaient principalement visés : amener les membres de ces communautés à participer à l’animation psychosociale et mettre en place des pairs éducateurs qui seront formés afin de servir de relais dans l’identification des cas psychopathologiques. A partir des témoignages partagés par les bénéficiaires du projet, nous avons constaté combien il y avait un réel besoin qu’ils aient un accompagnement psychosocial.
L’animation était une occasion pour les membres de ces communautés de parler des conséquences qu’ils ont subies à cause du covid-19. A titre d’exemple, dans la zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura une femme et son mari, tous deux commerçants, faisant la navette entre le Burundi et la RDC sont aujourd’hui bloqués à la maison et n’ont pas de quoi subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Des traumatismes inquiétants
Les participants ont insisté sur le traumatisme qui s’est installé chez certains qui ne voient plus comment reconstruire leur vie et faire face à l’avenir. D’autres qui avaient contracté des crédits auprès des institutions des microfinances ne voient pas comment ils pourront les rembourser vu que les activités commerciales ont été paralysées.
Les gens ont aussi été traumatisés par la façon dont leurs proches ayant succombé au covid-19 ont été enterrés dans des sachets mortuaires mais aussi par le fait que les membres des familles des défunts sont marginalisés par leurs voisins.
Constats
Après l’activité de l’animation psychosociale, il a été mis en place dans chaque commune 25 pairs éducateurs qui vont suivre la formation sur les techniques d’identification des cas psychosociaux et d’accompagnement psychosocial. Le travail de choix de ces pairs éducateurs n’a pas été facile à cause du nombre élevé des participants. Pour y faire face, nous avons exigé que chaque colline choisisse ses représentants qui vont suivre la formation.
Un autre constat est que dans certaines communautés il y avait beaucoup plus de femmes que d’hommes. C’est le cas de Gatumba où il n’y avait que trois hommes sur un total de 318 personnes qui ont participé à l’animation psychosociale. Une des raisons est que ce sont généralement des femmes qui se consacrent aux activités du petit commerce transfrontalier. Les activités d’animation psychosociale ont clairement révélé l’ampleur des blessures que les gens portent suite à la pandémie de Covid-19 et à l’arrêt du commerce transfrontalier. Le Centre Ubuntu travaille pour accompagner les cas les plus affectés pour les aider à la stabilité psychologique, un pilier en vue d’une stabilité économique.
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