Le Centre Ubuntu, l’Association des Femmes Rapatriées du Burundi (AFRABU), et le Fonds de Micro-Crédit Rural (FMCR) en collaboration avec le PNUD et la Coopération Suisse co-pilotent un projet visant le renforcement des capacités techniques et financières des micro-entrepreneurs ainsi que celles des institutions de services financiers dans les zones transfrontalières les plus affectées par la survenance de la pandémie de COVID-19 ou autres impacts socioéconomiques.
Contexte
A nos jours, tous les secteurs de l’économie Burundaise ainsi que les segments de la société sont affectés par la survenue du COVID-19 mais, avec des effets différentiels selon le groupe d'âge, le sexe, les handicaps, le statut socio-économique et de vulnérabilités préexistantes, la situation géographique, etc. Selon des analyses indépendantes sur les effets macro et micro du COVID-19, l’un des effets est la perte d’emplois et des revenus. Cela est dû à la fermeture des frontières qui a impacté négativement sur les chaines d’approvisionnement et le commerce transfrontalier des biens et des services, ainsi que des produits agricoles. La perte d’emplois et des revenus produit d’autres effets démontrant que les impacts socio-économiques de la pandémie sur les agents économiques, y compris la population, sont complexes et dynamiques. Ainsi, révélant la complexité des interdépendances au sein du système socio-économique d’où la nécessité d’aborder la situation avec une approche holistique qui favorise l’innovation.
Zones d’intervention et Population cible
Le projet vient contribuer au programme national de relance économique et de protection sociale dans les Communes à forte activité commerciale transfrontalière avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de : Rugombo & Buganda (Province Cibitoke) ; Gihanga (Province Bubanza) ; Mutimbuzi (Province Bujumbura) ; Kayanza, Kabarore & Matongo (Province Kayanza) ; Busiga, Mwumba & Nyamurenza (Province Ngozi) ; La population la plus concernée par ce projet, ce sont des hommes et des femmes âgés de 18 ans à 60 ans qui, avant la pandémie de Covid-19, exerçaient un commerce transfrontalier mais qui ont été affectés dans leur business par la fermeture des frontières. Beaucoup d’entre eux ce sont des membres des groupements ou coopératives qui ne sont plus capables d’élaborer des projets bancables.
Pour accompagner cette population cible, le projet adopte des stratégies multidimensionnelles et complémentaires : le renforcement des capacités organisationnelles, opérationnelles et matérielles des centres de développement familial et communautaires CDFC et assistants sociaux ; renforcement des capacités en entrepreneuriat, la gestion des projets et de (micro) crédits ; et l’accompagnement psychosocial.
Le Centre Ubuntu est principalement chargé de l’accompagnement psychosocial.
Accompagnement psychosocial
Le Centre Ubuntu est appelé dans ce projet à l’accompagnement psychosocial des bénéficiaires dans le souci de la consolidation du tissu social et de la promotion de la santé mentale. Le Centre Ubuntu utilise la stratégie d’animation psychosociale ou approche communautaire par le Théâtre Narratif qui est une forme de counseling dans les communautés traumatisées et dispense des formations auprès des bénéficiaires identifiés par AFRABU sur les modules harmonisés lors des séances de renforcement des capacités des animateurs psychosociaux. Ces modules sont notamment : les valeurs d’Ubuntu, la communication non violente et écoute empathique, la résolution pacifique des conflits, les compétences à la vie courante (CVC) et la gestion des traumatismes. Ces formations viseront une plus grande acceptation et estime de soi pour faire face aux événements négatifs de la vie.
Les personnes formées sont à mesure de connaitre les signes distinctifs de la personne traumatisée, savoir comment la prendre en charge dans les limites du possible, savoir l’orienter vers des structures plus compétentes en cas de besoin.
Ces formations permettent également aux cibles de se rendre compte éventuellement de leurs propres traumatismes. Pour le cas spécifique des victimes du COVID 19, le Centre Ubuntu prévoit faire des séances de suivis pour la restauration de la personnalité.
Résultats escomptés
- Le bien-être psychosocial est amélioré.
- La protection sociale est renforcée à travers une participation économique accrue.
- Les micro-entrepreneurs locaux, y inclus les populations pauvres, dans les zones transfrontalières affectées par le COVID-19, ont relancé leurs activités et créent l’emploi.
Les activités de ce projet vont finalement aboutir à un dynamisme des relations cohésives et de stabilité sociale holistique. Et au-delà de la protection sociale renforcée par la relance économique, l’équilibre généré par le bien-être psychosocial va transformer l’environnement relationnel et économique affecté et infecté par le COVID-19.