Renforcement des Capacités du Personnel du Centre Ubuntu : Un Engagement pour la Prévention du Suicide et la Promotion de la Santé Mentale
Du 23 au 27 septembre 2024, le Centre Ubuntu a organisé une formation essentielle à l'Hôtel Émeraude de Bujumbura. Animée successivement par le Dr SAKUBU Sylvère, neuropsychiatre, et Maître MUSIRIMU Espérance, juriste, cette session a porté sur des thématiques centrales telles que l’écoute empathique, la communication non violente, le Code des Personnes et de la Famille (CPF), ainsi que les Violences Basées sur le Genre (VBG). Inscrite dans le cadre du projet « Wihora Iki ? », visant à prévenir le suicide au Burundi, cette initiative a bénéficié du soutien de la Coopération Suisse.
L’ouverture de la formation a été marquée par l’intervention du Coordinateur du Centre Ubuntu, le Frère Emmanuel NTAKARUTIMANA. Il a rappelé l’histoire et la mission du Centre, en insistant sur l’importance de la santé mentale dans toutes les initiatives depuis 2002. Le Frère Emmanuel a souligné que, malgré l’expérience accumulée dans le domaine, le projet « Wihora Iki ? » représente une nouvelle étape pour le Centre, en raison de la délicatesse particulière qu’exige la prévention du suicide. Il a ensuite passé la parole au Dr SAKUBU pour engager les participants dans ce processus de renforcement des capacités.
Écoute empathique : Une Approche Centrée sur l’Humain
L'écoute empathique, expliquée en profondeur par le Dr SAKUBU, est une technique de communication axée sur la compréhension sincère des sentiments et besoins de l’autre, sans jugement. Elle permet d’offrir un espace sécurisant où les émotions des bénéficiaires et des partenaires sont respectées et entendues. En adoptant cette approche, les professionnels renforcent leur connexion avec leurs interlocuteurs, favorisant ainsi des échanges plus authentiques. Cette compétence clé est particulièrement utile pour le personnel du Centre Ubuntu dans son travail quotidien avec des communautés vulnérables.
Communication non violente (CNV) : Désamorcer les Conflits
La Communication Non Violente (CNV), un autre axe essentiel de la formation, vise à désamorcer les conflits par l’expression claire et non agressive des besoins. Le Dr SAKUBU a présenté la CNV comme un outil puissant pour transformer les relations en créant un climat de confiance et de respect mutuel. Les participants ont appris à reformuler leurs propos pour éviter la culpabilisation et favoriser la coopération. Cette méthode sera précieuse pour gérer les tensions tant au sein des équipes du Centre Ubuntu que lors des interventions sur le terrain.
Thérapie de groupe et Psychothérapie familiale : Guérir Ensemble
Le Dr SAKUBU a également abordé la thérapie de groupe et la psychothérapie familiale. Ces méthodes visent à faciliter la guérison collective en permettant aux membres d’une même communauté ou famille de partager leurs expériences dans un cadre sécurisé. Ces approches sont particulièrement efficaces pour reconstruire les relations affectées par des traumatismes. La psychothérapie familiale, quant à elle, aide à améliorer la communication au sein des foyers, en encourageant chaque membre à exprimer et comprendre les émotions des autres. Ces outils sont essentiels dans les contextes communautaires où le Centre Ubuntu intervient pour promouvoir la santé mentale.
Le Code des Personnes et de la Famille (CPF) : Un Cadre pour Protéger les Plus Vulnérables
La seconde partie de la formation, dirigée par Maître MUSIRIMU, a mis en lumière le Code des Personnes et de la Famille (CPF), un cadre juridique essentiel pour structurer les droits et responsabilités des citoyens burundais. Ce code régit des aspects clés de la vie civile tels que le mariage, la filiation, la tutelle et les libéralités. Maître MUSIRIMU a souligné l’importance de protéger les droits des enfants et des femmes, souvent plus vulnérables, pour garantir la justice et la stabilité dans les relations familiales. L'application rigoureuse du CPF joue un rôle crucial dans la prévention des suicides en offrant une protection contre les abus et en réduisant les situations de détresse extrême, notamment en encadrant les obligations familiales comme les obligations alimentaires.
Violences Basées sur le Genre (VBG) : Un Combat pour l'Égalité et la Dignité
Le volet final de la formation a abordé la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG). Maître MUSIRIMU a souligné l'importance d’une prise de conscience collective pour éradiquer ces violences, qu'elles soient physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles. La sensibilisation des communautés et l’accompagnement des victimes figurent parmi les priorités du Centre Ubuntu, qui s'engage, à travers ce projet et d'autres initiatives, à promouvoir l'égalité des genres et à combattre la violence sous toutes ses formes.
Conclusion : Un Nouveau Départ pour la Santé Mentale et la Cohésion Sociale
Cette formation, organisée par le Centre Ubuntu avec l’appui de la Coopération Suisse, a marqué une étape cruciale dans le renforcement des capacités du personnel face aux défis de la santé mentale et des violences basées sur le genre. Les participants, tous impliqués dans l’enquête sur les déterminants du suicide au Burundi, ont partagé leurs expériences sur les cas complexes auxquels ils ont été confrontés, tels que les tentatives de suicide ou les témoignages de proches. Grâce aux explications théoriques du Dr SAKUBU, fort de 30 ans d'expérience, et à l’expertise de Maître MUSIRIMU en matière juridique, ils ont pu explorer des stratégies concrètes pour aborder ces situations de manière professionnelle.
L'application rigoureuse du Code des Personnes et de la Famille, combinée aux outils de communication non violente et d’écoute empathique, permettra au personnel du Centre Ubuntu de mieux accompagner les communautés dans la prévention des violences et le soutien aux personnes en détresse psychologique. Le projet « Wihora Iki ? » s’inscrit dans cette dynamique plus large visant à promouvoir la santé mentale et à renforcer la cohésion sociale au Burundi, en proposant des solutions adaptées pour prévenir le suicide et soutenir les plus fragiles avec empathie et respect.
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