Thérapie de Groupe : Quand la Parole Guérit les Blessures Invisibles

Introduction : La Thérapie de Groupe, un Espoir pour les Survivants
Le suicide laisse des cicatrices invisibles qui pèsent sur ceux qui restent. Pourtant, parler, écouter, se comprendre peuvent être un premier pas vers la guérison.
Dans le cadre du projet "Wihora Iki ?" pour la prévention du suicide, le Centre Ubuntu a mis en place des séances de thérapie de groupe, où des personnes ayant tenté de se suicider peuvent partager leur douleur, se soutenir et reconstruire un espoir partagé.
Comment Fonctionne la Thérapie de Groupe ?
Les séances, dirigées par les équipes du Centre Ubuntu et les Baremeshamitima – animateurs psychosociaux, suivent une approche structurée :
- Introduction et mise en confiance des participants,
- Partage des expériences personnelles et écoute mutuelle,
- Échange sur les solutions et reconstruction de l’espoir,
- Engagement des participants à poursuivre leur rétablissement.
L’objectif est d’aider les survivants à comprendre qu’ils ne sont pas seuls et qu’il existe des moyens pour aller mieux.
Une Réalité Présente
Les thérapies de groupe ont permis de libérer la parole des participants. À travers ces séances, des personnes ayant tenté de se suicider ont pu partager leur histoire avec les Baremeshamitima, dans un cadre bienveillant et sécurisant. Ces moments ont été marqués par une forte charge émotionnelle, des pleurs, mais aussi une prise de conscience collective sur l'importance de la parole et du soutien mutuel. Certains participants, eux-mêmes survivants de tentatives de suicide, ont exprimé le besoin de poursuivre ces séances et d’étendre l’accompagnement aux familles touchées. Les échanges ont révélé que certains cas nécessitaient un suivi individuel ou une thérapie de couple pour assurer un rétablissement complet. Au fil des sessions, les participants ont témoigné d’un soulagement profond et d’un sentiment de reconstruction, renforçant ainsi la conviction que ces espaces de parole sont essentiels dans la prévention du suicide.
À Bugarama, cinq personnes ayant tenté de se suicider se sont rassemblées avec les Baremeshamitima pour partager leur histoire. La séance était émouvante, marquée par des pleurs et une prise de conscience collective sur la valeur de la parole partagée.
À Buyengero, sept personnes, dont deux Baremeshamitima eux-mêmes survivants d’une tentative de suicide, ont participé. Tous ont pris l’engagement de poursuivre ces séances et d’organiser des visites aux familles affectées, afin de renforcer l’accompagnement communautaire.
À Rumonge, la thérapie de groupe a réuni six personnes ayant tenté de se suicider, dont un membre des Baremeshamitima. L’activité était à la fois émouvante et transformatrice, les visages des participants témoignant d’un profond soulagement à la fin de la séance.
À Mutaho, cinq survivants ont partagé leur expérience. Les échanges ont révélé que certains cas nécessitaient un accompagnement individuel ou une thérapie de couple pour une récupération totale.
Témoignage : "J’ai Vendu Tout Ce Que J’Avais, Il Ne Me Restait Plus Que la Mort"
N.O, 42 ans, a connu l’humiliation, la violence conjugale et l’abandon.
"Mon mari m’a forcée à vendre toutes mes terres. Il me battait. Il m’accusait d’avoir couché avec son père. J’étais fatiguée. Je ne voulais plus vivre."
À bout, elle a tenté de mettre fin à ses jours.
Ses enfants l’ont sauvée in extremis en empêchant son geste.
Aujourd’hui, grâce à la thérapie de groupe, elle a découvert la force du témoignage et du soutien collectif.
"Je pensais être seule, mais en écoutant les autres, j’ai compris que beaucoup ont vécu des choses terribles. Nous nous soutenons maintenant."
Pourquoi la Thérapie de Groupe Change des Vies ?
- Briser le silence: Mettre des mots sur la douleur empêche qu’elle ne se transforme en un nouvel acte désespéré.
- Créer un réseau de soutien: Les survivants réalisent qu’ils ne sont pas seuls.
- Encourager la résilience: Comprendre que l’avenir peut encore être reconstruit.
"Se guérir soi-même et aider les autres à guérir." C’est l’essence de la thérapie de groupe du projet "Wihora Iki ?".
Conclusion et Appel à l’Action
Le suicide ne doit plus être un tabou, et la douleur ne doit plus être silencieuse.
Grâce aux séances de thérapie de groupe, de nombreuses vies sont en train de retrouver un sens et un espoir.
Vous connaissez quelqu’un qui souffre en silence ? Vous voulez en savoir plus sur le projet "Wihora Iki ?"
Rendez-vous sur : centre-ubuntu.bi
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