Les clubs Ubuntu

Les milieux scolaires sont des lieux de rencontre de plusieurs jeunes venant de différentes sensibilités communautaires. Ces jeunes ont vécu les réalités sociopolitiques que traverse le pays et en sont parfois victimes. Le théâtre narratif vient comme une thérapie qui les accompagne dans leur vie estudiantine et les aide à vivre de bonnes relations dans leurs établissements respectifs. Ici nous vous présentons le théâtre narratif joué par les élèves duLycée de la CEPBU, du Lycée Sainte-Thérèse de Mushasha, du Petit Séminaire de Ciya et de l’ITABMajombe.

2.1. Lycée de la CEPBU

Les jeunes présents pendant le théâtre narratif au Lycée de la CEPBU étaient 29 filles et 32 garçons.

Ils ont parlé des problèmes qui hantent leur établissement. Ils ont notamment cité la tricherie, le dérangement en classe, le vol du matériel didactique et des téléphones, la désobéissance aux délégués et aux professeurs et la distraction exagérée.

Le dérangement en classeest néanmoins le principal problème qui hante l’établissement.

Les causesde ce problème sont l’égoïsme (l’élève qui dérange se dit comprendre mieux tous les cours), la vanité, le comportement récalcitrant et l’influence négative du groupe.

Les conséquences sont le retrait de points en discipline, le renvoi disciplinaire et l’échec dans les cours.

Les élèves ont raconté et joué une histoire qui illustre ce problème :

Au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2015-2016, un élève de la 10ème année dérangeait dans tous les cours. Les enseignants ne supportaient pas son comportement et le mettaient toujours dehors. Un jour, un enseignant a pris la décision de ne plus enseigner si l’élève dérangeur est en classe. L’élève accompagné de ses parents est allé demander pardon au professeur et à la direction. Le pardon lui a été accordé mais a enregistré de mauvais résultats à la fin du trimestre.

 

Il dérange toujours alors que l’enseignant entre en classe

 

Certaines solutions ont été proposées pour éradiquer le dérangement en classe :

  • Punir  les dérangeurs
  • Se conseiller mutuellement
  • Avoir le courage de se redresser

 

 

 

 

 

 

 

2.2. Lycée Sainte-Thérèse

Les élèves présents pour le théâtre narratif au Lycée Sainte-Thérèse de Mushasha étaient 76 filles.

Elles ont parlé des problèmes qui hantent leur lycée :

  • Cas de vol au sein de l’internat
  • Tricherie
  • Vagabondage sexuel
  • Suspicions basées sur la provenance familiale (riche ou pauvre)
  • Mensonges
  • Indiscrétion

Problème principal évoqué c’est les cas de vol au sein de l’internat.

Les causesde ce vol sont l’envie, la jalousie, la pauvreté, influence négative d’un groupe.

Les conséquencessont la peur d’être appréhendée à tout moment, la méfiance mutuelle, le renvoi disciplinaire.

Pour illustrer les cas de vol au sein de l’établissement une histoire a été racontée et jouée par les élèves :

Une élève avait l’habitude de voler et de cacher dans sa valise les biens de ses condisciples. Un jour, la voleuse a été suspectée et on l’a exigée d’ouvrir ses deux valises. Mais elle a prétendu que la clé de l’une de ses valises est perdue. En présence de l’encadreuse, la valise a été ouverte par force et on l’a trouvée remplie de biens volés.L’élève a été mise en régime d’externat.

 

Elles ouvrent la valise par force

 

Pour mettre fin à ce fléau de vols au sein de l’établissement des solutions ont été proposées :

  • Accepter sa condition familiale,
  • Se conseiller mutuellement,
  • S’entraider.

 

2.3. Petit Séminaire de Ciya

Les élèves présents pour le théâtre narratif au Petit Séminaire de Ciya étaient 65 garçons.

Ils ont parlé des problèmes qui hantent leur établissement :

  • Tricherie,
  • Querelles,
  • Haine,
  • Les nouveaux élèves sont mal accueillis par les anciens,
  • Les conflits entre les prêtres éducateurs et les séminaristes,
  • Les élèves qui quittent l’école pour aller chercher de la nourriture ailleurs,
  • Les séminaristes qui se bagarrent avec les garçons du village à cause des relations avec les filles du village,
  • Mensonge de la part des élèves envers les éducateurs.

Le problème principal évoqué est lié aux conflits entre les prêtres éducateurs et les séminaristes.

Parmi les causes à ce problème il y a les prêtres qui veulent donner une formation qu’ils ont eue, il y a aussi la méchanceté de certains éducateurs et une préparation à une vie future difficile.

Les conséquencesd’une telle éducation : il y a certains séminaristes qui veulent se venger sur leurs cadets, la soif à une vocation sacerdotale s’éteint tandis que l’engouement à la prière perd sa vitesse chez certains séminaristes.

Pour illustrer ce problème, une histoire a été racontée et jouée par les élèves :

 

C’était lors d’une rentrée scolaire. Les nouveaux séminaristes ont été mal accueillis par les anciens ; ils les ont maltraitésleur disant qu’ils se sont trompés, qu’il n’y a pas de vocation. Ils leur ont arrachéles chapelets, les médailles etc. Un éducateur est arrivé et a fait agenouiller les anciens élèves devant leurs cadets et les a giflés.Les nouveaux élèves ont eu peur.

Un autre jour, l’éducateur a attrapé un séminariste avec son téléphone mobile, il l’a fait sortir dehors, a appelé tous les élèves et a obligé le propriétaire du téléphone à l’écraser lui-même devant tout le monde.

 

Il faut écraser ton téléphone

 

Pour créer de bonnes relations entre les élèves et leurs éducateurs, les séminaristes proposent certains engagements :

  • Les séminaristes membres du club s’engagent à conseiller leurs condisciples à traiter humainement les nouveaux séminaristes.
  • Le Centre Ubuntu se chargera de porter le problème aux éducateurs.

2.4. ITABMajombe

Nous avons compté environ 400 filles et 400 garçons le nombre des élèves présents pour le théâtre narratif.

Les principaux problèmes qui hantent l’ITABMajombe sont :

  • Les retards à l’école,
  • Les élèves qui ne s’excusent pas après les fautes commises,
  • Les élèves qui quittent l’école pour aller prendre  de l’alcool,
  • La peur liée à l’insécurité.

Le problème principal évoqué c’est la peur liée à l’insécurité.

Les causessont notamment l’insécurité dans la région et les forces de sécurité qui se méfient des jeunes.

Les conséquences : les familles sont traumatisées, certains jeunes fuient la région, les autres s’attendent à une mort prochaine. Il y a aussi beaucoup d’échecs aux examens à cause de l’insécurité.

Pour illustrer ce problème une histoire a été racontée et jouée.

Un jour deux jeunes élèves venaient de l’école et sont arrivés près d’une position des policiers. Ces derniers se sont mis à tirer sur les passants.   Un des garçons a couru vers la forêt, l’autre a couru vers la maison où il est tombé presque évanoui. Heureusement sa mère était là pour le réanimer. Les jours des examens approchaient. Mais l’élève n’a rien révisé parce qu’il était toujours traumatisé. Et il a échoué.

 

Dans leurs visages un sentiment de peur

 

 

Les jeunes de l’ITABMajombe trouvent que la solution à l’insécurité doit venir des décideurs politiques. Voilà pourquoi ils n’ont pas voulu s’attarder à proposer des solutions qui seraient irréalistes.

  • Observations

Les jeunes ont regretté l’absence des forces de sécurité en jouant au théâtre narratif. Toutefois, ils ont apprécié cette stratégie de s’exprimer sans faire du mal à personne et espèrent que leurs souhaits auront un écho dans toute la commune.

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